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Arbitrage en mêlée : William Servat décrypte les raisons de la frustration du quinze de France face aux All Blacks
Arbitrage en mêlée : William Servat décrypte les raisons de la frustration du quinze de France face aux All Blacks

L'Équipe

time2 days ago

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Arbitrage en mêlée : William Servat décrypte les raisons de la frustration du quinze de France face aux All Blacks

Ostensiblement exaspéré sur le banc pendant la rencontre perdue contre la Nouvelle-Zélande samedi (43-17), l'encadrement du quinze de France s'interroge sur l'application ou non des consignes pourtant générales de World Rugby sur l'arbitrage en mêlée. Décryptage du phénomène avec William Servat, expert du secteur chez les Bleus. Avant le deuxième test du quinze de France en Nouvelle-Zélande, largement perdu samedi à Wellington (43-17), Fabien Galthié avait eu quelques mots en conférence de presse à l'endroit des législateurs : « On travaille avec les arbitres. On a besoin que les phases de combat soient bien clarifiées. Que nos joueurs puissent bien comprendre comment seront arbitrés la mêlée comme les ballons portés, qui sont des armes pour nous. » Le match passé, il semble que le camp français n'a pas trouvé la lumière. Depuis notre poste d'observation au Sky Stadium, nous avons vu William Servat, adjoint en charge notamment de la mêlée, s'agacer à plusieurs reprises face aux décisions de M. Ridley. Nous l'avons donc sollicité pour qu'il nous explique les raisons de sa frustration. Il est venu avec son ordinateur, des séquences prédécoupées, décidé à se mettre dans les patins de l'arbitre afin de décrypter le processus. « On se place avec sa vision. Ce qu'il doit regarder, dit-il simplement. On est là pour décrypter son process afin qu'il puisse arbitrer une mêlée sans être spécialiste du poste. Il y a des observables qui ont été très clairement décidés lors de nombreuses réunions de World Rugby en présence des nations du Sud et du Nord. » « Breakfoot » et coude haut, des positions à scruter Avant de passer aux images, l'entraîneur des avants tricolores a voulu restituer le déroulement d'une entrée en mêlée. D'abord, l'arbitre ne doit pas être trop près de la mêlée pour une meilleure vision sur le « breakfoot ». Puis c'est un commandement lent pour chaque action : crouch, bind, set (baissez-vous, liez, entrez). Les joueurs prennent leur liaison en respectant ces ordres. Les deux talonneurs doivent garder une jambe devant pour contrôler l'équilibre et la stabilité de la mêlée sans pré-engagement. « C'est ce qu'on appelle le full breakfoot (frein à main). » C'est un premier observable de l'arbitre normalement obligatoire. « Sans cela, la pression tête-épaule avant l'entrée en mêlée pourrait engendrer des blessures aux cervicales », précise immédiatement Servat. « À la liaison (crouch), les piliers doivent se lier au maillot de l'adversaire. Leur liaison ne doit plus bouger jusqu'à la fin de la mêlée. » C'est un second observable. « Une fois l'entrée en mêlée effectuée, l'observable défini est le coude. Les deux joueurs doivent garder leur articulation en haut. » Comme souvent avec lui, Servat souhaite vous faire partager l'expérience. Sans échauffement pour un meilleur ressenti. À genoux au milieu du lobby de l'hôtel, vous voilà en position de pilier gauche en train de pousser contre lui, lié à son maillot, le coude haut en bon élève. De son bras droit, légèrement plus volumineux, il resserre l'étau vers le bas. Une action de vérin vers le bas qui vous fait immédiatement vriller la tête et les épaules vers l'intérieur, le bassin tordu. Une expérience de biomécanique version Docteur Maboule tout à fait convaincante. « Le fait de pousser avec le coude bas favorise l'écroulement (collapse), et un mauvais angle de poussée du gaucher. » Une autre faute sanctionnable est le changement de liaison du droitier, s'il vient se lier au bras de l'adversaire (interdiction formelle), ou s'il verrouille son coude sur la liaison de l'adversaire. « C'est une intention délibérée de tricher. Le gaucher adverse n'a aucun moyen de continuer à pousser, et la majorité du temps s'écroule : pénalité contre le droitier », insiste l'ancien talonneur international. « Si les deux joueurs conservent les coudes hauts, il est très simple pour un arbitre de voir un joueur jambes tendues qui s'effondrerait ou qui aurait un mauvais angle de poussée : les coudes levés, il est quasi impossible avec un dos droit de pousser en travers. L'inverse n'est pas vrai... » À lire aussi Bryn Evans, le coach qui a imaginé l'essai de Roigard Vingt minutes en enfer Quelle compo pour le troisième match ? Le soir où les Lions ont mangé du Coq

Laborantin, décharge et passion dévorante : Gaëtan Barlot, une surprise comme capitaine des Bleus
Laborantin, décharge et passion dévorante : Gaëtan Barlot, une surprise comme capitaine des Bleus

L'Équipe

time6 days ago

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Laborantin, décharge et passion dévorante : Gaëtan Barlot, une surprise comme capitaine des Bleus

Rien ne prédestinait Gaëtan Barlot à devenir le 100e capitaine de l'histoire du quinze de France sinon son immense passion pour le rugby, à l'échelle de sa confiance en lui. Elles l'ont porté jusqu'à la Nouvelle-Zélande et un second test au cours duquel il étrennera ses nouveaux galons, samedi (9h05). À quoi tient un destin ? Aux mots prévenants d'un entraîneur qui regarde à côté du cadre. Celui avec la foi du professeur qui se fout que le coloriage déborde un peu parce qu'il est appliqué avec énergie et surtout passion. Gaëtan Barlot, 10 sélections, 28 ans, sera le 100e capitaine de l'histoire de l'équipe de France, samedi : « J'ai pensé à toutes les bonnes années, à toutes les personnes qui m'ont permis d'en arriver là. » Justement là où d'autres ne pensaient peut-être jamais le voir, il y a une paire d'années, lui, l'aspirant pro. « Il y a huit ans jour pour jour, j'étais dans le bureau du coach de Colomiers et on discutait pour savoir si j'allais en Fédérale ou si je m'accrochais en Espoirs alors que c'était compliqué, rembobine-t-il. Et là, je deviens capitaine de l'équipe de France... » Un immense sourire barre son visage. Pincez-le, il rêve ? Non, pas du tout. Parce que ce fou de rugby jusqu'à la déraison a toujours eu confiance en lui. Retour dans le bureau du coach de Colomiers. On est en 2017, il a 20 ans, a fini ses études, et il n'y a plus de contrat Espoirs disponible : « Je touchais 200 € à cette époque et je me disais : "Qu'est-ce que je vais faire l'année prochaine ?" Parce que 200 €, pour vivre... J'ai dit à mon coach que j'allais aller en Fédérale pour pouvoir travailler à côté. » Fabien Berneau, son entraîneur d'alors, refuse l'idée. « Il m'a dit : "Non, vraiment, accroche-toi ! Tu peux le faire !" » « De 8 heures à midi, j'étais au centre de formation, et de 14 heures à 18 heures, au labo. Puis le soir, je retournais en Espoirs pour disputer mes matches le week-end » Gaëtan Barlot Barlot (qui quittera Castres cet été pour l'UBB) doit travailler malgré tout, mais poursuit en Espoirs sur la base de triples journées : « J'ai été technicien de laboratoire pendant un an à Toulouse, au centre de recherche sur les analyses de sang, d'urine. De 8 heures à midi, j'étais au centre de formation, et de 14 heures à 18 heures, au labo. Puis le soir, je retournais en Espoirs pour disputer les matches le week-end. » Une abnégation payante puisqu'il accrochera ses premières feuilles en Pro D2 avant d'être repéré par Pierre-Henry Broncan à Castres. « Je le connaissais car un vieux dirigeant de Colomiers m'avait dit de venir voir deux gamins en Espoirs : lui et Bastien Vergnes-Taillefer. J'ai réussi à convaincre (le président) Pierre-Yves Revol de le prendre, se souvient l'ex-manager du CO. Il a une histoire de dingue. Il n'a pas été gardé par Clermont en Crabos. Il arrive à Colomiers pour jouer en Espoirs, mais sans être au centre de formation. Comme il est intelligent, il avait ce double projet et a rejoint la région de Toulouse pour poursuivre ses études. Il a obtenu un diplôme de laborantin. Ce qui est fou, c'est que Colomiers ne voulait pas le garder, et puis il y a eu des blessures, des suspensions au talonnage, il a eu sa chance et il a joué en Pro D2. » «Ce n'est pas un expansif, mais c'est un courageux, un garçon qui a été opéré des cervicales et qui doit signer une décharge pour jouer au rugby » Pierre-Henry Broncan, son ancien entraîneur à Castres En Top 14, Broncan le fait jouer immédiatement. Malgré un gabarit moins imposant que la concurrence (1,84 m, 107 kg), ses qualités sont nombreuses : « C'est un gamin que les entraîneurs adorent. Il ne râle jamais, il travaille dur. Sur le terrain, il a une grosse activité, il plaque beaucoup, il avance tout le temps, et en mêlée, il est costaud », énumère son ex-entraîneur au CO avant d'évoquer un défaut rédhibitoire au poste : « En revanche, il ne savait pas lancer ! Avant qu'il arrive à Castres, j'ai donc appelé William Servat. Je lui ai demandé s'il pouvait s'en occuper, lui faire travailler la touche. » L'ex-talonneur des Bleus, aujourd'hui adjoint dans le staff de Fabien Galthié, ne se fait jamais prier pour aller faire quelques lancers, même la nuit tombée. « Gaëtan est un taiseux, un fils d'agriculteur. Ce n'est pas un expansif, mais c'est un courageux, un garçon qui a été opéré des cervicales et qui doit signer une décharge pour jouer au rugby, il est classé G2 (*), poursuit Broncan. Je suis content de ce qui lui arrive. Il le mérite. » Quand le sélectionneur lui a annoncé son capitanat, Barlot a instinctivement pensé à celui qui l'avait extrait de la Pro D2 pour le Top 14 : « Je suis arrivé comme jeune joueur. En première ligne, c'est toujours un peu difficile, mais il m'a donné beaucoup de confiance. » Il pense à ses éducateurs, et surtout à ses parents : « Ils t'emmènent à l'école de rugby, ils ont fait tellement de trajets. Maintenant que j'ai des enfants, je m'en rends compte. Et quand je gagnais 200 €, ils m'aidaient financièrement. Même pour eux, c'est une grande fierté. » « Petit, j'aurais aimé qu'un gars comme ça vienne me coacher » Gaëtan Barlot, au sujet de son cousin de 21 ans qui entraîne les jeunes Un débit mitraillette, le regard plongé dans le vôtre, le nouveau Bordelais apprécie à sa juste valeur la reconnaissance de l'encadrement tricolore : « Je ne suis pas le plus capé sur cette tournée, mais cela me touche et c'est une récompense. À chaque fois que j'ai porté ce maillot, j'ai tout donné. » Abonné aux tournées d'été (Australie 2021, Argentine 2024) et sur la photo mais en costard des Grands Chelemards 2022, il prend tout. Justement parce qu'il sait d'où il vient et revient, lui qui regarde la Pro D2 les jeudis et vendredis soir avec sa femme, mordue elle aussi, puis s'infuse encore le Top 14 en plus de son match à lui. Et si vous traînez le dimanche autour des mains courantes de Fédérale, vous aurez encore une chance de le croiser. « En vrai, c'est ma passion, j'adore ça. Je parle ici à des mecs qui sont moins rugby que moi (il se marre). Mais toute ma famille vit rugby, mon cousin a 21 ans et entraîne. Il me demande des conseils, quand je peux je file un coup de main. Je me régale. Et petit, j'aurais aimé qu'un gars comme ça vienne me coacher. » « Je ne vais pas me prendre la tête. Et puis c'est l'équipe de France, je joue avec quelques bons joueurs » Samedi (9h05), il disputera donc le second test avec ses nouveaux galons. Une responsabilité qui ne le tétanisera pas. « Je ne vais pas me prendre la tête. Et puis c'est l'équipe de France, je joue avec quelques bons joueurs, glisse-t-il dans un sourire. Dans le vestiaire, je prendrai la parole pour rappeler les points clés de comment jouer les Blacks. Un petit rappel, mais rien de plus. » Après la courte défaite de Dunedin (31-27, samedi dernier), une certitude l'anime : « On va les respecter, mais on va les agresser. On va être là samedi. Je le sais. Je le sens. » Parole de centurion. À lire aussi Taylor : «Etre talonneur, c'est allier force et finesse» Attissogbe se fait une place Galthié devrait tout changer à Wellington Patat : «J'ai montré que je pouvais avoir plusieurs casquettes »

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